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Est-ce la tempête parfaite qui s’annonce pour les producteurs télé ?
23 mai 2011, 00h00
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Article rédigé par
Jean Paul Thomin
Avec la baisse continue des revenus du câble, qui devrait commencer à se refléter au niveau du financement télé disponible via le FMC à partir de 2012, le déplacement des budgets de publicité de la télé vers la vidéo enligne va créer des conditions catastrophiques pour les producteurs télé dans des délais courts ; de deux à trois ans.
Ce déplacement des budgets publicitaires va se faire beaucoup plus lentement au Québec, où la télé continue de performer en termes d’audience, qu’aux États-Unis. Mais il va se faire néanmoins. Et les producteurs télé sont très mal préparés pour y faire face. Le milieu de la production télé vit généralement au jour le jour, avec en vue le prochain dépôt de projet en financement.
Pratiquement aucun producteur télé ne fait de veille technologique pour connaître à l’avance les conditions du marché et se préparer à y faire face. Le Web bouleverse pourtant les conditions économiques du marché télé depuis maintenant plusieurs années.
Aucune PME ne fonctionne sans investir plusieurs dizaines de milliers de dollars en planification stratégique. Et aucune PME ne peut espérer obtenir une forme de support financier quelconque sans montrer un cheminement d’affaires étalé sur trois ou cinq ans. Les producteurs télé n’ont jamais vraiment eu ce souci dans un marché très encadré où les règles ne changeaient pas et où la clientèle de bout de ligne était au rendez-vous devant son téléviseur.
Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Tout le monde admet qu’en bien ou en mal, le Web est le pivot du changement pour les productions télé et que leur avenir passe, en bonne partie, par le Web. Hélas, les producteurs n’ont même pas les droits sur les contenus Web qu’ils financent, ils ne savent pas de toute manière comment les négocier, pas plus qu’ils ne savent comment les monétiser en-ligne. Pire, dans un contexte où le contenu devient le média, c’est l’image du diffuseur qui sur le Web, est associée au contenu et non pas celle de la maison de production. Quand un diffuseur met sur pied une page de type Facebook pour un contenu télé, la maison de production n’est presque jamais mentionnée.
Le milieu de la production télé va souffrir énormément des changements qui s’annoncent. En 2015, le paysage du milieu risque d’être très différent de celui d’aujourd’hui.
